mercredi 31 octobre 2007
LE PIED DU BOUDDHA
Ô ne vous moquez pas
De la dent du Bouddha
Dans le temple de Kandi !
Ni de l’empreinte de son pied laissée sur le rocher
Et s’il arrivait que l’on dénombrât
Plus de dents cachées dans les stupas
Qu’il ne peut y en avoir dans la bouche d’un homme
Plus de cheveux qu’il ne peut y en avoir sur un crâne
Dites-vous que cela n’a pas d’importance
Combien connaît-on de morceaux de la Vraie Croix
Combien de crânes avait donc Saint Roch
Ou de tibias Saint Damien ?
Dans la basilique de Saint Antoine
À Padoue
À travers la vitre d’un reliquaire tout paré d’or
On expose la mâchoire du Saint et sa langue
Qu’importe que Saint Antoine de Padoue
Aide ou non à retrouver les clefs perdues
Quimporte !
Si l’espoir et la foi s’y renforcent
Tromperie ?
Et si l’empreinte creuse du pied du Bouddha
Avait offert à vos doigts
Une prise pour vous hisser tout en haut du rocher !
29.10.07
De la dent du Bouddha
Dans le temple de Kandi !
Ni de l’empreinte de son pied laissée sur le rocher
Et s’il arrivait que l’on dénombrât
Plus de dents cachées dans les stupas
Qu’il ne peut y en avoir dans la bouche d’un homme
Plus de cheveux qu’il ne peut y en avoir sur un crâne
Dites-vous que cela n’a pas d’importance
Combien connaît-on de morceaux de la Vraie Croix
Combien de crânes avait donc Saint Roch
Ou de tibias Saint Damien ?
Dans la basilique de Saint Antoine
À Padoue
À travers la vitre d’un reliquaire tout paré d’or
On expose la mâchoire du Saint et sa langue
Qu’importe que Saint Antoine de Padoue
Aide ou non à retrouver les clefs perdues
Quimporte !
Si l’espoir et la foi s’y renforcent
Tromperie ?
Et si l’empreinte creuse du pied du Bouddha
Avait offert à vos doigts
Une prise pour vous hisser tout en haut du rocher !
29.10.07
samedi 27 octobre 2007
LA BEAUTÉ
Les sculpteurs
Vénus dit-on
Naquit de l’écume d’une vague
-”Qu’est-ce que j’en ai à faire
moi, de cette beauté là” ?
Dit un crapaud qui passait par là
Le Bernin paraît-il l’entendit
Michel Ange aussi
Et Cellini
On convoqua une assemblée
Pour délibérer sur la beauté
La question était d’importance
À cette époque de la Renaissance foisonnante
Vénus représentait-t elle l’absolue beauté ?
-”Bien sûr répondit Botticelli”
Il peignit aussitôt le superbe tableau que l’on connaît
-”Peuh ! “ dit le crapaud
Michel-Ange sculpta son David
La beauté n’étant pas forcément féminine
Le crapaud fit “Peuh !”
Et la femme du crapaud le fit aussi
Cellini, entre deux prisons
Deux évasions
Prit son ciseau et sculpta son Persée
-”Peuh !”
Fit la femme du crapaud
Et le crapaud en fit tout autant
Alors Le Bernin sculpta l’enlèvement de Proserpine
Et puis Apollon et Daphné
Les crapauds ne souscrivaient pas
À ces canons là
-”Qu’est-ce qu’on en a à faire
nous de ces beautés-là ? “
Ce qui montre bien qu’il ne faut jamais oublier
Que toutes les qualités sont relatives
-”Mais les crapauds ?
-“Dis-toi bien que pour tous les crapauds
La Beauté a le visage d’un crapaud.”
24.10.07
Vénus dit-on
Naquit de l’écume d’une vague
-”Qu’est-ce que j’en ai à faire
moi, de cette beauté là” ?
Dit un crapaud qui passait par là
Le Bernin paraît-il l’entendit
Michel Ange aussi
Et Cellini
On convoqua une assemblée
Pour délibérer sur la beauté
La question était d’importance
À cette époque de la Renaissance foisonnante
Vénus représentait-t elle l’absolue beauté ?
-”Bien sûr répondit Botticelli”
Il peignit aussitôt le superbe tableau que l’on connaît
-”Peuh ! “ dit le crapaud
Michel-Ange sculpta son David
La beauté n’étant pas forcément féminine
Le crapaud fit “Peuh !”
Et la femme du crapaud le fit aussi
Cellini, entre deux prisons
Deux évasions
Prit son ciseau et sculpta son Persée
-”Peuh !”
Fit la femme du crapaud
Et le crapaud en fit tout autant
Alors Le Bernin sculpta l’enlèvement de Proserpine
Et puis Apollon et Daphné
Les crapauds ne souscrivaient pas
À ces canons là
-”Qu’est-ce qu’on en a à faire
nous de ces beautés-là ? “
Ce qui montre bien qu’il ne faut jamais oublier
Que toutes les qualités sont relatives
-”Mais les crapauds ?
-“Dis-toi bien que pour tous les crapauds
La Beauté a le visage d’un crapaud.”
24.10.07
lundi 22 octobre 2007
Padoue : Chapelle des Scrovegni
Un archange sans doute
Tendit une plume de son aile
A Giotto
Au tout début du quatorzième siècle
Il la trempa dans le bleu du ciel
L’or du soleil
Le rouge du coquelicot
Le vert de l’émeraude
Puis l’archange lui conta le poème de l’Ancien
Et du Nouveau Testament
Je crois biien que c’était l’archange Gabriel
Je crois bien aussi qu’il guida sa main
En ce temps-là
Les anges enchantaient les peintres
Les enlumineurs et les tapissiers
Les orfèvres
Et les poètes
Les artistes écoutaient les anges
C’est ainsi que Giotto peignit ses fresques
Sur les voûtes et sur les murs
De l’église dédiée à Saint François d’Assise
Mais à Padoue
Dans la chapelle des Scrovegni !
Il fallait bien
Que Saint Gabriel lui-même
Guidât sa main !
De la vie de Sainte Anne
A celle de Sainte Marie
De la naissance de Jésus
Aux pleurs de la Madeleine
O ces couleurs !
O ces regards !
Scénes d’estampes japonaises
Dessins de tapisseries de soie
Ors des émailleurs
Volutes
Le génie technique
Au service de la foi
Mais si la foi venait à se perdre
Si le peintre devenait sourd
Si l’ange se détournait et venait à se taire
Si la poésie
Venait à mourir ...
21.10.07
Tendit une plume de son aile
A Giotto
Au tout début du quatorzième siècle
Il la trempa dans le bleu du ciel
L’or du soleil
Le rouge du coquelicot
Le vert de l’émeraude
Puis l’archange lui conta le poème de l’Ancien
Et du Nouveau Testament
Je crois biien que c’était l’archange Gabriel
Je crois bien aussi qu’il guida sa main
En ce temps-là
Les anges enchantaient les peintres
Les enlumineurs et les tapissiers
Les orfèvres
Et les poètes
Les artistes écoutaient les anges
C’est ainsi que Giotto peignit ses fresques
Sur les voûtes et sur les murs
De l’église dédiée à Saint François d’Assise
Mais à Padoue
Dans la chapelle des Scrovegni !
Il fallait bien
Que Saint Gabriel lui-même
Guidât sa main !
De la vie de Sainte Anne
A celle de Sainte Marie
De la naissance de Jésus
Aux pleurs de la Madeleine
O ces couleurs !
O ces regards !
Scénes d’estampes japonaises
Dessins de tapisseries de soie
Ors des émailleurs
Volutes
Le génie technique
Au service de la foi
Mais si la foi venait à se perdre
Si le peintre devenait sourd
Si l’ange se détournait et venait à se taire
Si la poésie
Venait à mourir ...
21.10.07
vendredi 19 octobre 2007
SIENNE
Pour se présenter devant la porte de la ville
Il faut jeter sur ses épaules
Un manteau d’écarlate
Manteau de velours de soie doublé d’or
Et porter le bonnet carré ...
Cette ville derrière ses remparts
Conserve mieux que partout ailleurs
Sa splendeur de cité médiévale
Terre de Sienne
Ocre
Ville gothique flamboyante
Ville d’art
Les murs sont jaunes
Les toits couleur de pain brûlé
Rues étroites sinueuses
Palais aux fenêtres trilobées
Églises et cathédrales
Ville mystique
Catherine de Sienne
Saint Bernardin ...
Ville de brique
De travertin et de marbres
Sur la Piazza del Campo
Des champions bariolés
Montent a cru leurs chevaux
Bannières aux cent couleurs !
Cathédrale de marbre blanc rayée de noir
Ébène et ivoire
Façade sculptée
Boîte à musique
O Pisano !
On devrait Pour entrer
Chausser pantoufles de feutre
Comment marcher sur tant de splendeurs ?
Musique
Mosaïques de couleurs
Un pavement qui est une marqueterie de marbres
Ou bien chaussures de velours ...
Chaussures à la poulaine
De même couleur que le manteau
Et brodées d’or !
18.10.07
lundi 15 octobre 2007
VENISE
LA SÉRÉNISSIME
Venise ...
Oui, Venise ...
Venise quand même !
En dépit des escadrons de touristes dociles
Parlant Chinois ou Japonais
Parlant Russe ou bien Allemand
Et les guides élèvent de petits drapeaux
Des ombrelles ou des mouchoirs
Suivez-moi à mon panache blanc !
Venise quand-même
Bien que les zombies se serrent dans le vaporetto
Tout comme à Paris dans le métro du soir
Venise quand même
Malgré les foules qui se pressent sur la place Saint Marc
Photo !
Il y a toujours des pigeons et quelqu’un pour les nourrir
Sous les ponts les gondoliers sont crânes et gais
Même si la promenade est hors de prix
Venise quand même
Bien que dans chaque ruelle
On vende à la sauvette des articles contrefaits
Venise quand même
Et toutes ses boutiques de luxe
Tous ses pas-de-portes de perles et de verroteries
Venise quand même
Ses restaurants attrape-gogos
Ses moustiques et ses odeurs de moisi
Venise !
Oui, Venise, ses palais, ses chapelles
Ses églises
Et ses cathédrales
Ses campaniles, ses dômes
Ses canaux et ses venelles
Venise, ses façades de marbre
Venise et ses toits de tuiles
Ses paquebots au coeur de la ville
Oui, Venise
Du haut de la tour San Giorgio
La lagune et ses îles
Ses ponts et ses quais
Sa lumière
Venise à nulle autre semblable
Venise présente et Venise historique
Venise des images, des sculptures et des noms
Titien, Véronèse, Tintoret, Bellini et les autres
Oui, Venise ...
Venise de Chateaubriand et de Byron
Thomas Mann, Proust et Musset
Venise des doges et des ambassades d’orient
Venise et le Bucentaure
La chimère du lion ailé
Venise des soieries somptueuses et des bannières
Des festivals et des carnavals
Mais Venise morte quand tombe le soir
Ville vide
Dont les rues s’emplissent trop vite le matin
Et les guides élèvent bien haut de petits drapeaux
Des ombrelles ou des mouchoirs
Suivez-moi à mon panache blanc !
14-10-07
Venise ...
Oui, Venise ...
Venise quand même !
En dépit des escadrons de touristes dociles
Parlant Chinois ou Japonais
Parlant Russe ou bien Allemand
Et les guides élèvent de petits drapeaux
Des ombrelles ou des mouchoirs
Suivez-moi à mon panache blanc !
Venise quand-même
Bien que les zombies se serrent dans le vaporetto
Tout comme à Paris dans le métro du soir
Venise quand même
Malgré les foules qui se pressent sur la place Saint Marc
Photo !
Il y a toujours des pigeons et quelqu’un pour les nourrir
Sous les ponts les gondoliers sont crânes et gais
Même si la promenade est hors de prix
Venise quand même
Bien que dans chaque ruelle
On vende à la sauvette des articles contrefaits
Venise quand même
Et toutes ses boutiques de luxe
Tous ses pas-de-portes de perles et de verroteries
Venise quand même
Ses restaurants attrape-gogos
Ses moustiques et ses odeurs de moisi
Venise !
Oui, Venise, ses palais, ses chapelles
Ses églises
Et ses cathédrales
Ses campaniles, ses dômes
Ses canaux et ses venelles
Venise, ses façades de marbre
Venise et ses toits de tuiles
Ses paquebots au coeur de la ville
Oui, Venise
Du haut de la tour San Giorgio
La lagune et ses îles
Ses ponts et ses quais
Sa lumière
Venise à nulle autre semblable
Venise présente et Venise historique
Venise des images, des sculptures et des noms
Titien, Véronèse, Tintoret, Bellini et les autres
Oui, Venise ...
Venise de Chateaubriand et de Byron
Thomas Mann, Proust et Musset
Venise des doges et des ambassades d’orient
Venise et le Bucentaure
La chimère du lion ailé
Venise des soieries somptueuses et des bannières
Des festivals et des carnavals
Mais Venise morte quand tombe le soir
Ville vide
Dont les rues s’emplissent trop vite le matin
Et les guides élèvent bien haut de petits drapeaux
Des ombrelles ou des mouchoirs
Suivez-moi à mon panache blanc !
14-10-07
samedi 13 octobre 2007
LE COLISÉE
Pierres colossales taillées
Formidable monument
Il faudra t’engager sous la voûte
Les marbres ont disparu
Rouge
Rouges sont les murs
Les escaliers
Rouges les colonnes
L’histoire remue des images rouges
Des vivats montent aux gradins
Hourra !
La mort
La mort
La mort est au fond de ce trou béant
Là où sur l’arène sablée
Se battaient les lions et les tigres
Les taureaux et les hommes
Là où roulaient les vierges égorgées
On leur avait coupé les seins
Dans ces boyaux effondrés
Cette tripaille mise à jour
Faite de cavernes et de sombres coursives
Passent des ombres rugissantes ou plaintives
O les spasmes d’un lapin !
On lui arrache un oeil et le sang coule
Hourra !
Sur une estrade les pupitres sont posés
Des coussins très doux sont posés sur la pierre
Ce soir on donne un concert.
5.10.07
Formidable monument
Il faudra t’engager sous la voûte
Les marbres ont disparu
Rouge
Rouges sont les murs
Les escaliers
Rouges les colonnes
L’histoire remue des images rouges
Des vivats montent aux gradins
Hourra !
La mort
La mort
La mort est au fond de ce trou béant
Là où sur l’arène sablée
Se battaient les lions et les tigres
Les taureaux et les hommes
Là où roulaient les vierges égorgées
On leur avait coupé les seins
Dans ces boyaux effondrés
Cette tripaille mise à jour
Faite de cavernes et de sombres coursives
Passent des ombres rugissantes ou plaintives
O les spasmes d’un lapin !
On lui arrache un oeil et le sang coule
Hourra !
Sur une estrade les pupitres sont posés
Des coussins très doux sont posés sur la pierre
Ce soir on donne un concert.
5.10.07
FLORENCE
( à Franco et Giuliana Alessandri )
Ocre
Ocre jaune
Ocre rouge
Les villas s’accrochent aux pentes boisées
Campaniles
Les monastères dominent aux crêtes des collines
Longues files des cyprès colonnaires
Montant jusqu’au ciel
Bleu pervenche
Dômes et coupoles
Tours
Remparts
Briques
Tuiles très douces
Rues étroites
L’Arno feint le sommeil
Le Ponte Vecchio se recueille
Les palais sculptent la ville
Laurent
Laurent le Magnifique
Mosaïques
Pavements colorés de pierres dures
Marqueteries
Façades revêtues
De marbres antiques
Arrachés aux monuments des Césars
Et les bijoux des Barbares luisent au vitrail
Portes modelées et fondues dans le bronze
Couvertes de feuilles d’or
Arcades et balcons
De fer forgé
Balustres
Escaliers en souples volées
Mais Persée brandit la tête
De Méduse à bout de bras
Baptistères
Chapelles et églises
Cathédrales basiliques et musées
Le Christ en majesté
Le Christ triomphant
Le Christ mort
Visages de Madonne
La Madonne glorieuse
Mais la douloureuse mère d’un homme mort
Tant de beauté !
Tant d’or
Tant d’argent
Tant de talent et tant de travail !
Le David de Michel-Ange
Mais aussi sa Pietà
Mécènes peintres sculpteurs
Architectes maçons
Tout cela pour exorciser la mort ?
Laurent, ton tombeau est magnifique
Mais c’est un tombeau..
le 3.10.07
mercredi 10 octobre 2007
ASSISE
La plaine douce ondule
Ronde colorée
Et sur la colline la ville est rose
Rose comme fleurissent les roses
Et je crois bien que ses murs sont de marbre brut
Rose comme aux fresques les mains de la Madonne
Le soleil se voile un peu
Dans une gloire de buées
Le ciel est un lavis d’aquarelle
La route monte et se tord
Jusqu’à la basilique aux multiples arcades
Vers laquelle des millions de pèlerins s’acheminent
Splendeur de la ville entière
Les escaliers et les rues sont roses
Rose nimbé de l’or des enluminures
Des manuscrits et des châsses gothiques
Douceur Joie et Paix
Et les remparts forment l’auréole
La basilique s’étage sur trois niveaux
La tombe de François est dans la crypte
Scellée dans une pierre sévère et nue
Mais on entre aussitôt dans un univers d’orfèvrerie
Orfévreries plutôt que peintures
Fresques des voûtes des arcs et des murs
Il faut nommer Giotto et Cimabue
Martini
Lorenzetti
Afin que de chacun on se souvienne
Il faudrait en nommer beaucoup d’autres encore
Peintres, maçons, architectes, sculpteurs ou verriers
La Jérusalem de l’Apocalypse est descendue sur la terre
Mais peut-on prier encore au-milieu de tant de merveilles
Temple colossal miracle d’enchantement ?
François que l’on appelait le “Poverello”
On expose ta tunique grise rapiécée et ton cilice
Vas-tu revenir un matin t’asseoir à l’entrée du Champ de Justice
Ta sébille à la main répétant les paroles de l’Évangile :
-”Ne désirez ni or, ni argent, ni monnaie, ni sac pour le
voyage, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâton ... “
O Poverello !
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